Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
The Jango Journal
8 mars 2007

#71 - Tartine & Boterham

J'ai regardé l'émission/débat de la RTBF "Mais que veulent les Flamands?". C'était très instructif, et on ne peut que féliciter (une fois n'est pas coutume) le service public de cette initiative qui offrait un judicieux contrepoint au docu-fiction de décembre dernier.
Il n'en reste pas moins que j'en suis resorti perplexe. A écouter tous ces politiques, entrepreneurs et artistes flamands, même ceux qui refusent tout séparatisme, on a vraiment l'impression de vivre dans deux pays différents, dors-et-déjà. Il apparaît manifeste qu'on se connaît très mal et la détermination des "ultra-fédéralistes" semble telle qu'on imagine mal comment les stopper (étant entendu que le plus fort à toujours raison au final). Survient la réaction classique, celle de se dire que si ce pays est si mal aimé, il n'a peut-être plus de sens effectivement. Et pourtant je ne peux m'y résoudre. C'est difficile à expliquer mais je me sens belge malgré tout. Je n'ai jamais été du type patriotique, mais au fur et à mesure que les institutions se détricotent j'apprends à connaître ce sentiment d'appartenance.

450px_Flag_of_Belgium

L'émission revenait notament sur un ensemble de propositions qui ont été ratifiées par tous les partis flamands (à l'exception du Vlaamse Belang qui les trouve... trop molles!) et sont ouvertement le but du gouvernement flamand, ainsi que la base des prochaines négociations pour le gouvernement fédéral. Dans les grandes lignes on y trouve la régionalisation: des soins de santé, de la SNCB, du marché de l'emploi et des allocations de chômage. Alors si tout cela entre en effet, on peut quand même se poser la question de ce qu'il restera à sauver!

euroflag1qq

Paraît qu'on est en train de construire l'Europe des régions. Que les pays vont disparaître, l'identité devenir plus singulière au sein de ce grand ensemble communautaire. Sur le papier l'idée me séduit. Mais un peu de réflexion montre qu'il s'agit aussi d'un mouvement contradictoire, et, surtout, lorsqu'on voit le nombres de difficultés et le déni total de toute notion de solidarité (qui devrait aussi être un idéal européen) que cela implique, c'est un sentiment de dégoût qui m'envahit. A ce titre, le discours des politiques était on ne peut plus clair: sans la Wallonie, la Flandre peut être plus productive; mais l'état fédéral en profiterait-il encore?! Quant à l'argument que l'autonomie profiterait aussi à la Wallonie, on s'est bien gardé de le développer.

DrapeauBruxelles

Reste la problématique de Bruxelles, à peine évoquée ce soir. A qui reviendrait-elle? Est-elle vraiment capable de se débrouiller toute seule? En fait, cette ville-région m'apparait de plus en plus comme le clou qui tient en place un drap que deux camps essayent de tirer à eux.

belgique

Avec tout ça on oserait presque plus être anti-royaliste... mais bon c'est une autre histoire, une prochaine fois peut-être, ça suffit pour l'instant avec les réactions à chaud! Sans doute la solution pour sauver la Belgique (si l'on est bien sûr de vouloir la sauver) réside-t-elle dans l'analyse du Premier Ministre qui stigmatisait sur le plateau de l'émission la nationalisme et l'immobilisme comme deux mouvements complémentaires dans le mal qu'ils peuvent faire à la Fédération. A savoir que l'un, au nord, demande trop, alors que l'autre, au sud, ne lâche rien par réaction. Cette situation ne pouvant aboutir qu'à l'affrontement, et il est vrai qu'on doit toujours préférer nos infinis palabres et nos compromis "à la belge" aux affrontements violents, voire meurtriers, qui ont agité/agitent d'autres pays européens (Corse, Pays Basque, Irlande, ex-Tchécolsovaquie, ...).

Rendez-vous le 10 juin, surtout si vous avez vraiment lu tout ça!
Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité