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The Jango Journal
3 février 2007

#43 - Einstein on the Beach

Louvain-la-Neuve a au moins un argument: un grand centre commercial vide dans lequel se trouve un Video Square, magasin sans grand intérêt si ce n'est de resseler régulièrement des albums du grand Philip Glass, dont notre plat pays ne dispose pas à foison. La visite d'hier fut donc pour moi l'occasion de mettre la main sur un enregistrement de 1996 de l'opéra qui a changé l'opéra (ce n'est pas moi qui le dit, c'est un fait!): "Einstein on the Beach" (1975, créé avec le metteur en scène Bob Wilson). C'est loin d'être son travail le plus accessible si on a jamais gouté aux joies de la musique répétitive, mais, en un mot comme en cent, quelle tuerie!
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Extrait du site "Musique(s)":
Einstein on the Beach a revolutionné l'opéra à bien des égards. Le summum de la musique minimaliste à découvrir absolument. Si Glass n'aime pas être taxé de minimaliste - terme qu'il trouve réducteur - il reconnaît parfois avoir été précurseur dans ce domaine. Cela n'empêche pas ses compositions d'être variées, que ce soit dans la forme (opéra, musique de film, concerto, symphonie, danse) que dans les techniques de composition. On le connaît comme compositeur de musiques de films, mais son apport principal à la musique aura été de revitaliser une forme de musique menacée d'obsolescence : l'opéra. Avec Einstein en 1975, puis plus tard Satyagraha (1980) et Akhnaten (1983) , il a réussi à adapter la complexité de la musique contemporaine à cette forme ancienne, exploit qui n'avait pas (ou peu) été réalisé. Einstein est de loin le plus radical. et c'est donc avec Satyagraha que Glass va réconcilier le public avec l'opéra contemporain, entraînant derrière lui de nombreux succès d'autres auteurs. Ses détracteurs l'accusent de détruire la musique, lui reprochant ses rythmes constants et ses mélodies évoluant très lentement. En réalité, derrière cette particularité qui plonge l'auditeur dans un état proche de l'hypnose, se cache une complexité basée sur l'entremêlement de thèmes distincts de durées différentes qui se répètent et finissent par se rejoindre. Einstein on the Beach est initialement un opéra de six heures sans entracte (le spectateur était invité à se lever à tout moment pour se dégourdir les jambes dehors) . De par sa radicalité, il a suscité les réactions les plus diverses : rejet pur et simple, ennui, et fascination. En général, face aux thèmes répétitifs et entêtants, l'auditeur ressent un léger ennui, ne comprenant pas exactement où on l'emmène. Au bout de quelques temps, sans s'en rendre compte, il se laisse entraîner dans cette oeuvre dans un état proche de l'hypnose qui fait perdre toute notion de temps. Chiffres, notes de musique scandées, thèmes répétés indéfiniment, on entre dans un monde musical où chaque changement minime bouleverse totalement la position de l'auditeur (typiquement, une note ajoutée ou supprimée au début ou à la fin de la séquence) . J'aime assez la formule de Brian Eno qui dit se sentir comme englué dans un océan de musique à l'état brut. Pour ma part, lorsque j'ai lancé le disque sur ma platine la première fois, je me suis retrouvé scotché devant mes enceintes, assis par terre, pour un des plus grands chocs musicaux de mon existence. Détestez-le, adorez-le, en tout cas écoutez-le pour vous faire une idée et peut-être vous ouvrir les portes d'un genre musical inconnu pour vous.
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A part ça, et fort à propos, j'ai mis les liens à jour en fonction des dernières notes. Le lien vers le site officiel de Philip Glass s'y trouve, le site est rempli d'info et d'extraits sonores. Très complet même si pas très beau, et je me tiens à disposition de toute personne qui voudrait être "initiée"!
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