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The Jango Journal
20 mars 2007

#78 - De salles en salles et de films en films

Le Synopsis 3.0 des "Yeux Vides" étant terminé, et le reste pouvant attendre un peu, je me suis dit que j'allais un peu parler de ciné, parce que j'oublierais presque de le faire de temps en temps à force d'être anecdotique. Voici mon avis, qui vaut ce qu'il vaut et la critique étant un exercice un peu vain, sur quelques pellicules vues récemment.

Apocalypto_Onesheet "APOCALYPTO" de Mel Gibson
Le réal fou de "La Passion du Christ" poursuit son exploration de la douleur. Mais cette fois, la violence physique est renforcée par la violence psychologique. En effet, le héros, un maya en fuite pour échapper à un sacrifice humain, a une compagne. Et celle-ci passe tout le film, durant lequel son époux cavale à travers la jungle, au fond d'un trou, parfaite métaphore de le menace mortelle d'un monde en déréliction. La cinesthésie (capacité de pouvoir faire ressentir au spectateur les sensations vécues par le personnage) n'est cependant pas en reste. A chaque flèche décochée, à chaque attaque d'un animal sauvage, on a mal, et je vous épargne les détails. Rien à voir avec un film d'action hollywoodien, le film de ce cinglé de Gibson est une expérience physique. Ajoutez à cela une photo au poil, des effets spéciaux classieux et discrets, une musique envoutante et l'indéniable qualité d'avoir tourné le tout en langue maya et avec des acteurs du cru et vous obtenez ni plus ni moins qu'un chef-d'oeuvre en devenir.


angel_intronoir3"ANGEL" de François Ozon
On fait le grand saut. Géographiquement et qualitativement. Cette "chose" baigne dans la mièvrerie la plus crasse (même lorsqu'elle aborde le malheur). On comprend bien qu'Ozon a voulu dresser le portrait d'un jeune fille perdue dans un univers de comptes de fée, mais l'a-t-il compris lui? Il a laissé son personnage prendre le contrôle du film et on attend en vain (et le film semble interminable!) le twist, le second degré, le détournement. Et puis non, Ozon reste monocouche jusqu'au piteux plan final qui nous révèle (en diminuant la taille du chateau où vit Angel grâce à un prodigieux... pano vers le bas) que tout ce que nous avons vu n'était peut-être pas vrai. Merci François, on avait compris après 10 minutes... Romola Machinchouette, alias Angel, a beaucoup de charme tant qu'elle se tait, et elle parle beaucoup. Quant à son mari, Michael Fassbender, il fait penser (comme l'a souligné Yann) au Matthew McConaughey du pauvre, ce qui n'est pas peu dire. A fuir comme la peste donc.


image"CONTRE-ENQUETE" de Franck Mancuso
Sur le papier (c'est-à-dire le scénario), ce film a toutes les qualités pour être un vrai bon polar. Le thème choc (viol et assassinat de l'enfant d'un policier et donc descente aux enfers de ce dernier) et intrigue politiquement incorrecte (le flic persuadé de l'innoncence du coupable, à moins que non, mais en fait si, et c'est pas fini...!). Malheureusement, la réalisation est si peu inspirée que ça ne s'envole jamais. La photographie, c'en est symptomatique, et plate comme celle d'un épisode de Julie Lescaut, on atteint même pas le service minimal d'un film policier. A voir la tenue des seconds rôles on devine que la direction d'acteurs n'était pas au poil non plus, heureusement vous pouvez laisser Jean Dujardin et Laurent Lucas en roue libre et être sûr qu'ils assureront. C'est ce qu'ils font, mais ils sont un peu seuls. Dommage, Mancuso aurait du rester scénariste.


notesonascandal_poster"NOTES ON A SCANDAL" de Richard Eyre
On remonte considérablementr la pente pour finir, avec ce film 100% british qui traite lui aussi d'un sujet tabou (les relations sexuelles entre une prof et son jeune élève), mais surtout d'une vieille dame prête à tout pour ne pas finir seule. Traduisez Judi Dench (la castratrice "M" de James Bond) manipulant la vie de Cate Blanchett. Et le duel d'actrices se pose là! Il ne déçoit jamais, les deux donnant le meilleur de leur jeu. La réalisation est nerveuse mais sans effets gratuits, la photo contrastée et puissante, les seconds rôles sans tâches. Et puis, last but not least, il y a la musique, assez omniprésente dans la première moitié du film, de... Philip Glass! Wééé!! Si sa partition est proche de celle qu'il a signé pour "The Hours" elle est tout de même beaucoup plus oppressante et lyrique. Elle construit un pont direct entre les émotions des personnages et notre coeur. J'en suis sorti tout chamboulé. Le monde peut être si moche parfois, et le cinéma si beau!
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Commentaires
B
Je suis heureuse de voir sur ton blog le retour du critique, en attendant moi je vais parler de la warner pendant 1 an!!<br /> j'irai comme même voir Angel, les princesses et tout ca peut être fun, non... surtout car j'aime le travail d'ozon et je veux voir comment il s'en sort avec un sujet aussi mievre.<br /> Désolé pour apocalypto mais je m'en sent pas capable, mais bon, on peut pas toujours êtres d'accord! <br /> A quand le remake de contre enquête? Avec derrick se serait plus fun!
J
Ce sont les reproches que j'adresse à "The Illusionist", précédente partition du sieur, mais ici j'ai trouvé l'équilibre très réussi, quoique certainement "audacieux". Enfin bon, ce qui est sur c'est que les deux tournent en boucle dans mon iTunes!
Y
Pour avoir vu les deux premiers avec toi, tu sais que mon avis rejoint sans conteste le tiens, j'avoue cependant rester intrigué par "contre-enquête" que j'irais probablement voir si j'ai un peu de temps.<br /> Pour ce qui est de "notes on a scandal", je te rejoins assez. Sans être totalement aussi enthousiaste, j'ai passé un très bon moment en compagnie de Cate. Aaaaah, Cate. ^^<br /> En revanche la musique m'a passablement gonflé. Pas qu'elle fut mauvaise, loin s'en faut, mais je la trouve bigrement mal exploitée. Tantôt trop distante, tantôt trop en avant, j'aurais préféré quelque chose de plus constant.
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